Pasteur BOULAGNON
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LES RAMEAUX

PASTEUR A BOULAGNON

Dimanche prochain ce sera le Jour de Pâques. Je vous invite à faire une lecture dans:

- Evangile de Luc, chapitre 19, versets 28 à 40: "Jésus marcha devant la foule……. s'ils se taisent, les pierres crieront". C'est ici, une des plus vigoureuses déclarations du Seigneur.

Pour en saisir toute la portée, essayons de revivre brièvement cet événement. Jésus, juché sur un ânon, monte vers Jérusalem, entouré d’une foule excitée qui crie et chante, soulevant des nuages de poussière.

Les Israélites de Jérusalem étaient accoutumés à ces démonstrations de joie et d’exaltation à l'occasion surtout de la fête de Pâque. Si l'on en croit la tradition juive, la foule des Jérusalémites venait à la rencontre des pèle­rins, et ceux qui montaient, comme ceux qui descendaient, chantaient en s'abordant les uns les autres, avec le chant du psaume 118/25 à 29,1e psaume du grand Hallel (Alléluia vient de là).

Mais ce qu'il y avait de parti­culier ce jour-là, c'est que d’autres cris se joignaient à ce cantique tra­ditionnel: on entendait des Hosanna: Sauve je Te prie, ou de Grâce!, béni- soit Celui qui vient au nom du Seigneur! Et cela sortait de milliers de poitrines d'hommes et de femmes qui entouraient le Seigneur. Et Jésus, ab­solument imperturbable sur sa monture, acceptait toutes ces louanges qui Lui étaient particulièrement adressées, alors qu’auparavant II disait au gens de se taire.

En ce jour-là, Jésus accomplissait une des prophéties les plus chères aux coeurs des Juifs: "Voici, ton Roi vient à toi" (prophétie de Zacharie). Mais tous ne furent pas saisis de cette joie collective (il y a toujours des empêcheurs de tourner en rond, les rabatteurs de foi et de joie...):

les soldats par exemple, et les notables romains, ont dû se faire des gor­ges chaudes à la vue de ce Roi très pacifique et de Sa haie d'honneur, ain­si qu'à celle de Ses modestes sujets... Quel contraste devait s'établir en l'esprit des Romains, entre l'arrivée à Jérusalem de ce Roi "plein de dou­ceur" comme il est dit dans Matthieu 21/5, et 1'accoe.il que l'on faisait à Rome (à l'époque) aux héros guerriers, acclamés comme de véritables dieux au milieu des fanfares, des chants, de la foule bigarrée et policée, et traînant derrière eux leurs trophées et leurs prisonniers.

Il y avait un contraste entre ce genre de défilé à la romaine et cette acclamation du Sei­gneur Jésus juché sur un ânon. Pour les soldats romains qui avaient l'habi­tude des chevaux, un ânon, qu'est-ce? Rien du tout... Ils ne savaient pas que cet homme, qui paraissait si risible et peut-être même grotesque sur son ânon, allait hériter la Terre; que Jérusalem supplanterait Rome dans le gouvernement du Monde. "Ce sont les débonnaires, nous est-il dit, qui hériteront de la Terre".

Pour d’autres raisons, les pharisiens ne partageaient pas, non plus, l’enthousiasme général. Ils étaient jaloux du succès qu’avait le Seigneur Jésus, offusqués de Le voir accepter les louanges. S’il les avait refusées, peut-être les choses auraient été différentes. Ils étaient aussi, énervés de Le voir se diriger vers le temple de Jérusalem.

Il offrait un saisissant contraste entre sa pauvreté et la gloire de ce fameux temple de Jérusalem. De plus, ils ne savaient pas que c'était Lui qui allait ouvrir par Sa mort, le chemin jusqu'alors inaccessible du Lieu très Saint (non seulement d'en- bas, mais surtout d'En-Haut).

Si les Romains rient et se moquent, les pharisiens, eux, vont en ajou­ter un peu: ils vont interpeller Jésus. Je paraphrase: Interviens donc, use de Ton autorité, ramène cette foule à la bienséance et à l’ordre; empêche ce déchaînement, cette explosion de louanges.

On reconnaît bien, dans la moquerie des Romains et la colère des pharisiens, les deux ennemis de la louange à Jésus Christ, et derrière eux, l'inspiration diabolique. Satan, qui hait toute forme de louange à Jésus Christ, essaiera toujours de faire taire toute manifestation spontanée des sentiments d'amour à l'égard de Jésus Christ. Il essaiera de faire taire également, toute saine exaltation de l'âme et de l’esprit, et même toute formulation de joie, d'espérance et de reconnaissance.

Fais-les donc taire! Le but de Satan n'est-il pas de rendre l’homme muet comme une pierre, dépourvu d'expression, comme une vé­ritable mécanique. Il rendra l'homme incapable d'être spontané et il essaie­ra d’en faire une sorte de robot mécanique, obéissant et discipliné, qui va cracher les réponses comme une machine électronique... La louange n'est pas du tout cela: elle vient du fond du cœur, elle est spontanée, et si on voulait nous faire taire, le Seigneur a dit que même "les pierres crie­ront".

Un certain christianisme évangélique parfois, lorsqu’il s'attache à la lettre plus qu'à l'esprit, peut devenir une force de dépersonnalisation. Dieu a créé l'homme et en a fait un être moral complet. Seul, un être qui utilise librement toutes ses capacités, est capable de louer Dieu. Il faut qu'un tel homme loue le Seigneur, sans cela il est incomplet. On m'a racon­té une histoire vraie: un homme a acheté un jour une 2 CV Citroën, apparem­ment neuve. En réalité, elle avait 6 années et au moment de l'achat, elle marquait au compteur seulement 6.000 kms.

C'était neuf... A vrai dire, elle n'était pas vraiment rodée, car la personne qui la possédait précédemment, n'avait jamais passé la 4ème vitesse... Il y a beaucoup de chrétiens qui sont dans le même cas: ils n'ont jamais employé la plus élevée des capaci­tés humaines. Je reviens à mon exemple: si les ingénieurs de Citroën ont mis une 4ème vitesse à la 2 CV, c'est pour qu'on s'en serve, en principe...

Et si Dieu a donné à Ses enfants, la possibilité d'exprimer avec joie, je dis bien avec joie, leurs sentiments spirituels les plus nobles et les plus profonds, c'est pour qu'ils s’en servent. Supprimer de la révélation bibli­que la louange, supprimer par exemple les cantiques, les psaumes, les cris de joie, les fêtes en l'honneur de 1'Eternel, il ne restera que bien peu de choses. Il restera le Seigneur, il restera la Parole de Dieu.

 Certes, c'est bien, mais le reste fait partie de ce grand ensemble. Il n'y aura donc plus de psaumes, plus de chants de victoire, plus d'hymnes à la Créa­tion et au Créateur surtout; plus de reconnaissance, plus de joie, plus d'exaltation, plus de vigueur, plus de dynamisme. Or, la Bible est toute pleine de ces bonnes choses.

Ces cris, ces chants, s'élèvent toujours quand une âme connaît l'attouchement dans son coeur, de la Grâce divine. Et lorsqu'une âme est réel­lement visitée par La puissance du Saint Esprit de Dieu, peut-on l'empêcher de crier de joie et la faire taire? Jamais! Il ne faut jamais faire une telle chose. A moins de mutiler l'homme dans ce qu'il a d'essentiel, c'est à-dire son cœur, qui fait de lui un être noble et humain.

Il ne reste alors qu’un cerveau qui ne sait d'où il vient et où il va, parce qu'il n'a plus de cœur. Je dirai que je n'approuve pas notre christianisme intellec­tuel (je n'ai rien contre les intellectuels), qui renferme tout dans le cerveau, comme si la pensée et l’attitude réfléchie étaient l'expression de la louange. Plus il y a de silence et mieux ça vaut. Je ne suis pas, non plus, pour que ce soit une ambiance de foire, où chacun fait ce que bon lui semble, sans suivre La pensée de l'Esprit. Il y a un équilibre à respecter entre les deux.

Mais regardons ce que Jésus défend par cette parole vigoureuse, sujet de notre méditation. Ressemble-t-Il au penseur de Rodin, froid et mort bien que magnifique? Non. Je n'approuve pas, non plus, les liturgies préfabri­quées, où tout le déroulement d'un culte est fixé des années à l'avance sur une feuille imprimée qui vous dicte l'ordre à respecter: quand il faut se lever, s'asseoir, chanter, se taire.

Cela manque de spontanéité et cela me semble inconvenant par rapport à l'Ecriture et par rapport à Dieu sur­tout. Où est la spontanéité et l'expression de la joie, de la vie, de l'en­thousiasme dans tout cela? A quoi conduit cette prétendue adoration stéréo­typée? A la désertion des lieux de culte et je dirai à la congestion des dancings et des bars.

Les églises sont vides et les cafés sont pleins... Le monde moderne, je pense, appelle les esprits, cherche la compensation à sa frustration intérieure. Et voilà pourquoi, je n’approuve pas les for­mes froides et préfabriquées d'une certaine façon de faire, dans certains cultes. Elles ne donnent satisfaction à personne parce qu'ainsi, on laisse insatisfait ce besoin d’adorer, imbriqué dans l’âme humaine.

Autant que nous sommes, nous avons la liberté lors de chacun de nos cultes, de vivre cette louange adressée à Dieu, à Jésus Christ, au Saint Esprit. Il faut maintenir cela parce que, si nous commençons à nous refroi­dir dans ce domaine de la louange, je crains que nous nous refroidissions dans tous les domaines de notre vie chrétienne. Une langue nous a été don­née pour parler, et je pense que cette même langue doit pouvoir exprimer la louange qui revient à Dieu, dans tous les domaines de la vie, que ce soit sur le plan privé ou sur le plan collectif.

Je sais bien qu'il y a des risques, qu’il peut sembler qu'il y a une certaine anarchie. Mais il n'y a pas d'anarchie dans notre église et je crois que l'un après l'autre, après avoir dit Amen! à la louange de chacun, nous pouvons nous exprimer.

La louange n'est ni bizarre, ni déplacée: elle est bienséante. Il est dit dans le Psaume 33/1: "La louange sied aux hommes droits". Elle vient naturellement sur les lèvres de ceux qui connaissent L’intervention de Dieu dans la conduite de leur vie. C’est pour eux l'occasion de proclamer leur dépendance et leur reconnaissance à Dieu. J'ai pris quelques exemples dans l’Ancien et le Nouveau Testament:

. Moïse, après le passage de la Mer Rouge, va composer un chant de louange et de délivrance.

. David fait de même: à chaque victoire, à chaque libération, et même après ses expériences les plus douloureuses, il loue le Seigneur.

. Josaphat, qui gagne une bataille par le seul fait de confier des chants de louange à une chorale (vous relirez sa biographie).

. Zacharie, sitôt délivré de son mutisme (dans le Nouveau Testament), va se mettre à louer Dieu.

. Marie exalte le Seigneur, parce qu'une grâce spéciale lui a été faite, dit-elle.

. Paul et Silas, roués de coups et jetés dans un cachot, vont se met­tre à chanter les louanges du Seigneur et les portes de leur prison vont s'ouvrir miraculeusement. Je ne sais pas si j'aurais eu la force de chan­ter des louanges, après avoir été roué de coups... Mais quand même et mal­gré tout, au fond de notre cœur, au travers de beaucoup de vicissitudes, de peines, d'arias, d'aléas de notre vie, nous sommes parfois tentés de fredonner intérieurement, même si notre être est cassé physiquement.

Parce qu'il y a la douleur, la souffrance, les problèmes de la vie et si notre tête, ne réagit plus, tout ce qui est inscrit de spirituel à l’intérieur de notre être, va être encore capable de réagir. Je pense à des cas bien précis où j'ai prié (et vous aussi certainement) avec des gens qui ne pouvaient même plus exprimer ni la prière ni rien.

Mais quand je regardais ces âmes au plus profond de leurs yeux, on voyait, malgré la souffrance physique, mora­le et spirituelle, ces yeux qui se tachaient de larmes parce que, intérieu­rement, il y avait une réelle joie malgré les larmes. Le fait de savoir que. Dieu était avec eux malgré les larmes et la douleur, faisait que ces âmes passaient au-dessus des vagues de l’océan de la vie.

C'est à nous, chrétiens, qui avons connu une intervention semblable ou différente du Prince de la vie, de Le louer spontanément. Si nous ne le faisons pas, qui le fera? Le psaume 30 verset 10 dit: "La poussière a-t- elle pour Dieu des louanges?" Non, elle n'en a pas. La création matérielle peut-elle s'acquitter de ce privilège? N'est-ce pas à nous, chrétiens nés de nouveau, qu'incombent cet extraordinaire privilège? Je vous disais que les pharisiens étaient agacés, en voyant que Jésus se laissait acclamer.

C'est la seule fois, au moment des Rameaux, qu'il va se laisser acclamer en tant que Roi. Avant, Il disait aux disciples de se taire, de ne pas dire les choses, etc. Les pharisiens donc, étaient agacés, surtout parce que Jésus acceptait les louanges qui lui étaient adressées ce jour-là. Et Jésus refusa de se laisser intimider, non seulement parce qu'une importante pro­phétie s'accomplissait, mais parce que pour la première fois dans l'his­toire de l’univers et de l'humanité, la louange trouvait son véritable objet et son vrai Roi: le Seigneur Jésus.

Jésus est sorti de la Gloire céleste, faite d'incessantes louanges et Le voici, un instant, environné sur cette terre de cette atmosphère céleste, qu’il connaît si bien. Avec cette différence toutefois: ce ne sont plus des anges, mais ce sont des hommes et des femmes qu'il va racheter pour Dieu par Son sang, qui sont en train de Le louer, avant que Son sacrifice n'ait lieu. Certains diront: exaltation, fanatisme. Pourquoi toujours em­ployer des mots, des expressions extrêmes.

On est pourtant plus logique, lorsqu'il s’agit des réalisations terrestres... Ecoutez plutôt: vous qui trouvez que l'adorateur chrétien exagère lorsqu'il loue son Dieu dans la joie, allez donc écouter les commentateurs sportifs, parler des super-vedet­tes, et voyez tout ce que l'on peut dire d'un simple mortel... Alors, pour­quoi nous ne louerions pas notre Seigneur qui est non seulement notre Sau­veur, mais aussi notre Seigneur? Et II vaut combien plus que des êtres hu­mains, puisqu'il est le seul capable, non seulement de nous sauver, mais d’être réellement le Maître de notre Histoire et le Maître du Cosmos.

Apprenons des disciples, la pauvreté de notre louange à l'égard du Sauveur du Monde. Dans mon pays des Landes (ou ailleurs), quand ils jouent au rugby, ils font exploser leur désespoir parfois, mais aussi leurs cris de joie quand un essai est marqué. C'est comme si c’était un attouchement du Ciel sur la terre... et ce n'est jamais qu’un ballon, après lequel courrent les joueurs.. Je conçois fort bien que pour beaucoup, ce soit une étran­ge folie que de louer le Seigneur en toute liberté.

Un aveugle s'étonnerait certainement, en entendant un voyant lui décrire un magnifique paysage ou une belle personne. Et ainsi, les choses de l'Esprit de Dieu sont une véri­table folie, pour celui qui est étranger à La vie de Dieu ou à La vie de l'Esprit. Mais elles sont aussi normales, pour le vrai chrétien, qu’un beau paysage pour un homme qui a les yeux sains.

Les disciples qui entouraient Jésus, Le louaient à cause des oeuvres qu'il avait accomplis. Je pense à Lazare. La présence de Lazare ressuscité était une preuve péremptoire qu’il était revêtu de L’autorité de Dieu. Ils étaient certains qu'il était le Messie promis, et que Son règne allait s’établir. Je le redis: si nous, les enfants de Dieu, attendions avec la même intensité Le retour de Jésus Christ, que certains Juifs orthodoxes attendent la venue du Messie, je pense que beaucoup de choses changeraient, non seulement dans nos cœurs, mais dans nos églises bien évangéliques.

Et que certains ronrons, bien évangéliques, qui semblent vouloir s'installer par­fois dans nos églises (toujours bien évangéliques) disparaîtraient, au pro­fit de La vie du Saint Esprit, de L’abondance du Saint Esprit et de La puissance du Saint Esprit.

Pouvaient-ils se taire ces chers disciples qui entouraient Jésus (il n'y avait pas que les 12). Si Abraham avait tressailli de joie en voyant, à des siècles de distance, par l'Esprit, le jour de La venue du Seigneur, comment ses descendants selon la chair, auraient-ils dû se taire, eux qui en voyaient l'accomplissement se dérouler sous leurs yeux? Vous lirez Jean 8/56.

Et nous mes amis, qui avons tant de raisons supplémentaires de louer le Seigneur, comment resterions-nous froids et muets à Son égard? Je pense qu'il ne devrait pas y avoir le moindre créneau le dimanche matin, dans la louange que nous adressons au Seigneur. Cela devrait fuser, partir de nos cœurs. L'un après l'autre évidemment, mais parfois tous ensemble, pourquoi pas. Il ne devrait pas y avoir de temps morts tant notre coeur devrait aimer le Seigneur.

Nous savons que la mission du Seigneur n'était pas la libération de Jérusalem du joug romain, mais davantage la libération de la race humaine, du joug du péché et de l'esclavage de Satan, par la destruction des œuvres diaboliques à la Croix. Nous savons également qu'il n'a pas fait d'Israël, un royaume prospère comme ses adorateurs l'attendaient, mais qu'il a voulu établir Son règne sur tous les cœurs acceptant Sa Royauté, en attendant de l'établir dans ce pauvre monde, qui a tant besoin de Lui.

Une autre anecdote qui est vraie: un jour, un tout petit quelque chose modifia l’atmosphère d'un culte au Pays de Galles (pays du rugby, mais pays de piétistes) il y a quelques décennies. Le pasteur, au moment de demander à Dieu la bénédiction finale, resta silencieux et tout l’auditoire avec lui. On entendit, venant de la galerie du temple, la voix claire d'une tou­te jeune file, rendue tremblante par l'émotion, qui disait: "J'aime Jésus de tout mon cœur".

Et ce fut le signal qui déclencha le fameux réveil, au début de ce siècle. J'aime Jésus de tout mon cœur. Dire cela dans une as­semblée de gens assez rigides, avouer que l’on aime Jésus, cela ne se fait pas... (Comme Jésus avec les pharisiens, ça ne devait pas se faire). Mais fais-la taire!. Et c'est à partir de ce moment qu'eut lieu ce fameux réveil au Pays de Galles qui éclaboussa, de la bonne manière, la Grande-Bretagne et d'autres pays.

Je voudrais m'adresser à ceux qui, comme les pharisiens, sont dérangés ou peut-être irrités, par la louange des enfants de Dieu. D'abord, qu'en est-il de votre vie spirituelle? Si vous n'êtes pas capables de vous écla­ter en disant: J'aime Jésus de tout mon coeur, dans une salle comme la nôtre qui est une église, je commencerai à douter de la profondeur de votre vie spirituelle. Ce n'est pas à moi d'en douter, c'est à Dieu... Mais je pense que, quand on aime le Seigneur et quand on vit au diapason de l'Evan­gile, on n'a pas du mal à dire: Je t'aime Seigneur, de tout mon coeur.

Qu’en est-il également de votre affection ou de votre amour pour le Seigneur? Avez-vous saisi Son amour? (J'y reviendrai quand nous parlerons des églises de l’Apocalypse). Avez-vous accepté Sa Royauté débonnaire pour votre âme? Rappelez-vous que "c'est de l'abondance du coeur que la bouche parle". A moins d’être vraiment tordu à l’extrême, je pense que, quand on loue le Seigneur, le coeur s'y joint. Car je l'espère, il n'y a pas que la tête.

Vous n'avez pas le droit de faire taire ceux qui louent, si votre coeur est sec. Je connais vos arguments: ce ne sont pas ceux qui font le plus de bruit qui sont les plus spirituels. On me l’a dit des centaines de fois... Peut-être et même certainement. Mais ce ne sont pas, non plus, ceux qui refusent de s'acquitter de ce devoir d’amour, pour de mauvaises raisons. Rappelez-vous: celui qui sait faire ce qui est bien et ne le fait pas, com­met un péché. C'est écrit.

Je m'adresse maintenant à ceux qui souffrent et qui ne peuvent guère s’exprimer dans la joie, à cause d'une peine, d'un deuil, d’une difficulté. Croyez que Jésus est capable de nous comprendre, mieux que n'importe quel homme, même que le pasteur. Jésus a Lui-même pleuré au milieu de la foule en louange. Il dira même: "Jérusalem, Jérusalem, toi qui tueries prophètes qui te sont envoyés, combien de fois n'ai-Je pas voulu rassembler tes en­fants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes (et II ajoute).

Mais tu ne 1'as pas voulu". Nous en sommes là mes amis. Bien souvent, le Seigneur essaie de nous rassembler, pour que nous Le louions ensemble. Je sais que la Parole de Dieu a sa raison d’être lue, d'être méditée; cela fait partie de l’ensemble du culte. Mais, quand nous sommes dans le temps de la louange, pourquoi attendre qu’un autre loue à notre place? Si chacun pouvait dire: J’aime Jésus de tout mon coeur, je me réjouirais tellement. Et je pense que le Seigneur se réjouirait encore davantage d’entendre cela de votre bouche, jaillissant de votre coeur.

Je reviens à ceux qui ont de la peine à s'exprimer, à cause des diffi­cultés de la vie, de la perte d’un être cher. Je répète, Jésus est capable de nous comprendre. Il a Lui-même pleuré sur la foule des Jérusalémites, qui, eux, étaient en louange. Mais malgré cette tristesse, Il a encouragé et défendu ceux qui étaient dans la joie.

Nous qui avons été rachetés par Jésus Christ et L’avons couronné Roi de chacune de nos vies, joignons-nous à la louange qui, de tout l’Univers, monte vers Lui "en Lui apportant sans cesse un sacrifice de louange", comme cela est dit dans Hébreux 13/15.

Un dernier mot. Certains semblent avoir redécouvert la louange depuis quelques années. Il y a des modes: faire tomber les gens... Je vous recom­mande la lecture du dernier "Journal de Pentecôte". C’est un article de notre frère Lecossec, où il est dit certaines pratiques, avec les méthodes utilisées... Il y a donc des modes, à propos de la louange. Il semblerait que l’on redécouvre la louange. Au temps de l'Ancien Testament, les enfants d’Israël avaient appris à louer 1’Eternel Dieu. Les psaumes en parlent.

Et au temps de Jésus, le jour des Rameaux, Il a été acclamé, Il a été loué. Alors, pourquoi n’apprendrions-nous pas, de façon individuelle, à louer le Seigneur, pour qu’ensuite, collectivement, nous réapprenions à louer le Seigneur? Je ne dis pas ici que nous fassions beaucoup de bruit, quoique, dans Actes 2, au jour de la naissance de l’Eglise, il y avait un bruit tel "qu’on aurait cru des grosses eaux". Je pense que la louange individuelle ou la louange collective, ont leur raison d’être dans le cadre ecclésial, dans l’église. On peut louer individuellement, mais il faut également sa­voir comment se meut le Saint Esprit.

Et je crois (peu le savent, quand il y a "un murmure doux et léger", il n’y a pas besoin de rompre ce murmure-là par une voix qui va passer par-dessus les autres. Non. Il faut apprendre, à connaître la mouvance du Saint Esprit.  Le prophète Elie l’a découvert: "ce n’était pas dans le tonnerre ni dans les tremblements de terre (disait-il) mais dans ce murmure doux et léger". Et parfois, il y aura le bruit comme les grosses eaux, lorsque 2 ou 300 personnes louerons ensemble le Seigneur. Cela aussi, fait partie du culte et de la louange. Il faut savoir se mettre au diapason de La volonté de Dieu et de la mouvance du Saint Es­prit. Cela s’apprend, non pas dans les livres mais en venant au culte, dans une relation intime avec le Seigneur.

Nous pouvons dire, chacun pour notre part: Jésus, je T’aime de tout mon coeur. Quand nous aurons dit cela au Seigneur, beaucoup de choses se passeront à l’intérieur de notre être.

Prions le Seigneur.